FAQ pour les professionnels
Cette FAQ est le fruit d’une collaboration entre coordinateurs TSI et CSEI. Elle répond aux différentes questions formulées par les partenaires de soins. Elle a été élaborée en concertation avec les Chambres de Protection Sociale, Ministères Publics, la Direction Générale des Établissements Pénitentiaires (DGEPI) et direction des Maisons de Justice francophones. Cet outil se veut évolutif. Toute nouvelle question peut être adressée par mail à l’adresse suivante : martin.delree@saintmartin.ofc.be
- AJ : Assistant de Justice
- CHP Chêne aux Haies : Centre Hospitalier Psychiatrique Le Chêne aux Haies
- CPS : Chambre de Protection Sociale
- CRP Les Marronniers : Centre Régional Psychiatrique Les Marronniers
- DE : Délai d’Épreuve
- DGEPI: Direction Générale des Établissements Pénitentiaires
- EDS : Établissement de Défense Sociale
- HPS : Hôpital Psychiatrique Sécurisé
- LAE : Libération Anticipée en vue de l’éloignement du territoire
- LD : Libération Définitive
- LE : Libération à l’Essai
- MP : Ministère Public
- RS : Responsable des Soins
- SE : Surveillance Électronique
- SPS : Service Psycho Social des Annexes/EDS
- SSSP : Service Soins de Santé prisons/EDS : Équipes Soins
- TSI : Trajet de Soins Internés
Seuls le MP, l’interné et son avocat ou le responsable des soins peuvent saisir la CPS pour une modification de condition. S’il l’estime nécessaire, le MP peut saisir la CPS sur base du rapport de signalement de l’assistant de justice. Ce dernier doit être l’interlocuteur privilégié de la structure.
À ce niveau, les pratiques diffèrent d’une CPS à l’autre et une harmonisation n’est pas envisageable actuellement.
Un Parquet doit toujours répondre à une interpellation, un système de garde étant prévu. En dehors des heures de bureaux et le week-end, il ne faut jamais envoyer de fax et toujours prendre contact téléphoniquement.
Tout contact avec le Magistrat de garde doit préalablement passer par un appel auprès de la police locale.
Si les situations concernent des mises en danger imminentes de tiers, il faut en informer le parquet voire faire appel à la police si la situation l’indique. Par ailleurs, le PR de l’arrondissement ou le MP près le TAP peut ordonner l’arrestation provisoire de la personne internée si elle met gravement en péril l’intégrité physique ou psychique de tiers. En parallèle, il faudra informer l’assistant de justice de la situation.
Si les situations ne concernent pas une mise en danger imminente de tiers et qu’une fin de prise en charge imminente est souhaitée, celle-ci reste conditionnée par un accord de la CPS.
Une demande de modifications des conditions (lieu de résidence/traitement) doit être communiquée à l’AJ qui effectuera un rapport de signalement pour le MP. Sur base du rapport, le ministère public apprécie si il saisit la CPS en vue d’une demande de modification de conditions voire de la modalité. La décision de la CPS est déterminée pas divers délais légaux.
De manière générale, les CPS cibleront davantage la problématique alcoolique plutôt que le lieu, sauf indication. En effet, le lieu pourrait être repris dans les conditions s’il apparaît que le problème est particulièrement présent dans l’analyse de la situation. Il est par ailleurs conseillé aux soignants de discuter des conditions avec l’interné et l’assistant de justice.
En effet, l’AJ est responsable du suivi de l’ensemble des conditions (dont les conditions d’interdictions). Si l’intervenant a un doute quant à l’interprétation d’une condition, il ne doit pas hésiter à en discuter avec l’AJ.
L’assistant de Justice est l’interlocuteur de la structure.
L’interné dispose de son jugement. L’assistant de justice peut avec l’accord de l’interné en informer le médecin.
L’interné dispose lui-même de son jugement. Par ailleurs, l’assistant de justice informera le médecin de la décision de libération définitive.
La notion de « médecin de tutelle » ne figure plus dans les conditions particulières des décisions judiciaires. Les CPS privilégient une formulation plus générale de type : « le médecin qui assure le suivi ».
Le cadre légal prévoit que la demande de rapport est formulée par l’assistant de justice qui précisera dans ses échanges avec le médecin de tutelle, l’objet de ce rapport (suivi de la guidance ou analyse de la situation sous l’angle de la libération définitive). L’analyse du dossier de l’interné sous l’angle de la libération définitive se fait systématiquement à daté de 3 ans de mesure de LE. Si la libération définitive n’est pas octroyée, la situation de l’interné peut être reportée au maximum à 2 ans pour l’analyse de la situation sous l’angle de la LD .
La loi prévoit que l’AJ transmette un rapport final en vue de libération définitive 3 mois avant la fin du délai. Dans ce cadre, l’AJ contactera le médecin qui assure le suivi mais rien n’empêche ce dernier de transmettre, d’initiative un rapport à l’AJ qui le joindra à son propre rapport. De manière plus globale, les institutions ne doivent pas hésiter à contacter les AJ si elles souhaitent que des informations soient relayées à la CPS.
Tout dépend de l’objectif de l’interpellation mais s’il s’agit d’une demande de modification, seuls le MP, l’interné et son avocat ou le responsable soins peuvent saisir la CPS. S’il l’estime nécessaire, le MP peut saisir la CPS sur base du rapport de signalement de l’assistant de justice. Ce dernier doit être l’interlocuteur privilégié de la structure.
Non, le rapport du médecin est systématiquement joint au rapport réalisé par l’assistant de Justice.
Les assistants de justice sont mandatés par la CPS pour assurer la guidance et le suivi du respect faisant partie du dispositif conditionnel. Pour ce faire, ils sont tenus d’adresser des rapports aux autorités compétentes. Ces rapports comprennent les éléments récoltés par l’AJ pour remplir son mandat et éclairer l’autorité. Les propos tenus par les intervenants qui sont pertinents pour éclairer l’autorité feront dès lors partie du rapport.
Non, la compétence de la CPS est déterminée par le ressort de CA dans lequel l’internement a été ordonné. Quelle que soit le lieu de réinsertion, cette CPS reste compétente. Seul le mandat de guidance par l’assistant de justice est transféré vers la Maison de Justice compétente pour le lieu de réinsertion.
Tout interné bénéficiant d’une détention limitée, d’une surveillance électronique ou d’une libération à l’essai est suivi par un assistant de justice. La guidance de l’interné par un assistant de justice fait partie des conditions générales prévues par la loi.
La chambre de protection sociale détermine en plus des conditions générales (identiques pour tous les internés), les conditions particulières (article 37) qui s’indiquent en fonction de la situation de chaque interné (trajet de soins, contre-indications légales et intérêt des victimes). La CPS détermine les conditions particulières au regard des divers avis professionnels et éléments d’audiences.
Les médecins et/ou thérapeutes assurant le suivi sous injonction sont tenus de renseigner auprès de l’assistant de justice la présence de l’intéressé aux consultations, ses absences injustifiées, la cessation unilatérale de la guidance ou du traitement de la personne internée, les difficultés survenues dans la mise en œuvre de ceux-ci et les situations comportant un risque sérieux pour les tiers ou pour elle-même (article 57 § 5).
Par ailleurs, les instructions de travail des assistants de justice prévoient que l’AJ contacte systématiquement l’institution de soins pour expliquer le cadre et organiser un entretien tripartite avec la personne internée afin de clarifier les rôles de chacun dès le début de la guidance.
Les demandes doivent être adressées aux CPS qui apprécient la pertinence de transmission en fonction de la situation de l’interné. Une transmission systématique n’est pas préconisée.
La sollicitation des pièces est à adresser aux adresses mails suivantes :
- Pour Liège : cps.liege@just.fgov.be
- Pour Bruxelles : cps.Bruxelles@just.fgov.be
- Pour Mons : greffe.protsoc.tap.mons@just.fgov.be
Pour les internés LE, les pièces légales font partie du dossier de soins, le secret professionnel partagé s’applique dès lors. Les soignants qui disposent de pièces légales peuvent les communiquer à l’équipe de soin suivante dans le trajet de soin de l’interné (TSI) pour autant :
- qu’il y ait un intérêt manifeste dans le cadre du suivi du patient
- et uniquement dans la cadre du suivi effectif du patient.
La procédure légale prévoit la transmission de l’avis à la personne internée et à son conseil, quelle que soit le type de modalité d’exécution de son internement. La loi ne prévoit pas de transmission de la pièce à l’AJ. Les équipes encadrants l’interné peuvent l’accompagner dans cette prise de connaissance, tout comme l’assistant de justice mais ce dernier intervient uniquement dans le cadre des guidances de SE, DL et LE.
Par l’interné lui-même qui dispose de son jugement ou par l’assistant de justice qui l’informera de la décision de libération définitive.